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Photo du rédacteurClaudino

Une journée à vélo sur la Route Nationale 2 au Portugal : Immersion et Aventure

Dernière mise à jour : il y a 3 jours


La Nationale 2 n’est pas une simple route. C’est un voyage à travers l’âme du Portugal, une immersion dans ses paysages, sa culture, et son histoire. Cette route traverse le Portugal du nord au sud, de Chaves à Faro, sur près de 739 km. C’est en quelque sorte la « Route 66 portugaise ».

 

L’appel de la Route malgré la chaleur


Aujourd’hui, mon objectif est de parcourir un tronçon de 140 km correspondant à un peu plus de la 3ème étape de cette grande traversée, entre Viseu et Pedrógão Grande.

Nous sommes en plein mois d’août, ce mois chaud pendant lequel le Portugal bouillonne d’allégresse et de fêtes.


Cela fait plusieurs semaines que j’ai planifié cette journée et elle s’annonce mémorable étant donné la chaleur prévue. Pas une petite chaleur agréable qui invite à enfiler le cuissard, mais plutôt une véritable chape de plomb, celle qui vous accable. Pourtant, l’idée de renoncer ne m’effleure pas un instant.


Le départ


Il est 6h30 du matin quand je quitte mon petit village sur la côte atlantique pour rejoindre Viseu en voiture. Pendant l’heure de route qui me sépare de mon point de départ, la température ne cesse de grimper comme le relief de la Serra de Caramulo.

Le RDV est donné au KM 160 à la sortie de Viseu dans une « pasteleria ». Il n’est pas encore 8h, et il fait déjà 29°C.


cycliste devant borne N2 à Viseu

Avant de m’élancer, j’avale un combo café – bolo de arroz (petit cake à la farine de riz) et je donne les dernières indications à mon père qui assurera le suivi logistique. Au fond, j’espère surtout qu’il ne se transformera pas en voiture balai.


C’est parti : Bora-lá ! comme on dit ici.


Premiers tours de roues sur la voie verte « Ecopista do Dão »


Le nom du premier village traversé pourrait presque m’inviter à rebrousser chemin : Faíl ! Cela aura pour conséquence de déclencher un large sourire qui ne me quittera plus de la journée.

A Tondela, j’ai parcouru à peine 20 km et c’est le moment de quitter la Nationale 2… pour la voie verte « Ecopista do Dão ». La plus longue piste cyclable du pays, ancienne voie ferrée reconvertie pour le plus grand bonheur des cyclistes.


panneau village N2 Faíl
Faíl... ça commence mal !

Le long de cette bande colorée, je parcours des contrées paisibles en parallèle de la N2, je flâne sans me soucier de la circulation. Selon moi, c’est une alternative à privilégier entre Tondela et Santa Comba Dão.



Arrivé en fin de piste, je reprends le tracé routier et le fil de l’eau sur les bords du lac de barrage d’Aguieira. Ensuite je suis les rives de Rio Mondego jusqu’à Penacova.

Cette petite ville perchée marque la fin de la partie « descendante » de la journée et le début des difficultés.


Eucalyptus et pentes douces : au cœur des montagnes portugaises


Voici maintenant 3 heures que je roule et je suis en sursit. Le thermomètre semble vouloir me donner un peu de répit. Jusque-là, il plafonne à 30°C. Je crains le pire pour l’après-midi.

A Vila Nova de Poiares, autoproclamée capitale de la « Chanfana » (plat typique de la région à base de viande de chèvre), j’en profite pour refaire le plein d’eau fraiche et tamponner mon petit passeport officiel.


Pas moins de 35 coups de tampons sont nécessaires pour « valider » la Route Nationale 2 au Portugal. Mais pas de panique, il n’y a pas de contrôle à la fin, ni de diplôme. Pourtant, les épreuves ne manquent pas. La seule récompense qui tienne c’est notre sentiment personnel d’accomplissement.

Passeport officiel de la Nationale 2
Passeport officiel de la N2

Après Vila Nova, une succession de longs faux plats me fait gagner de la hauteur et m’ouvre l’horizon sur la Serra de Lousã au loin. S’en suit une descente véloce jusqu’à Góis, repère de la plus grande concentration de motards du pays qui a lieu à la mi-août. C’est ici que commence la section la plus sportive et l’unique col de la journée.


Le col de Góis est la 2ème plus grande ascension de la N2 : 14km à 4,2 % de moyenne pour une altitude de 735 m. Ce col est parfaitement représentatif des routes de montagnes du centre du Portugal : des pentes douces serpentant au milieu de forêts de pins et d’eucalyptus aux effluves agréables. Les eucalyptus peinent à me protéger du soleil et de la chaleur. Je l’appréhendais et voilà qu’elle fait son apparition au pire moment, en plein effort. Arrivé au sommet, ce ne sont pas les chiffres de l’altitude qui me font mal mais ceux enregistrés par le mercure à mi-pente : 43°C !


Panorama sur montagne près de Góis
Vue sur le sommet de "Penedos de Góis"

Le timing est parfait, il est l’heure du déjeuner, une pause s’impose !


Pause ravito typique, sourires et bonne humeur


La montée fut exigeante, mais la récompense est à la hauteur. Au sommet, une magnifique route des crêtes m’offre une vue panoramique sur les montagnes et les vallées environnantes. Je me laisse porter jusqu’au petit restaurant "Alto da Serra" tout en admirant la beauté des paysages.


Le genre de bar-restaurant typiquement portugais, authentique et sans chichis. Mon père est là, il a déjà eu le temps de se rafraichir et de bavarder avec les gens du coin.

En me voyant pénétrer dans la salle avec mon casque, le serveur me lance avec enthousiasme « Bemvindo senhor valente ! » (« Bienvenue monsieur le valeureux »). Des paroles simples, mais qui symbolisent parfaitement l’accueil chaleureux que je rencontre tout au long de cette route.


Au menu, c’est simple et efficace : une bifana, un coca, quelques chips et une glace.

Je prends le temps, la bonne humeur règne et les jambes se délassent quelque peu. Je repars les bidons remplis d’eau fraîche, quelques mots d’encouragement et un « Cuidado com o calor ! » (« Attention à la chaleur ! »). Cette pause salvatrice m’a redonné de l’énergie pour les dizaines de kilomètres qui me restent à parcourir.


Un après-midi au rythme du Portugal Authentique


L’après-midi commence bien, avec une longue descente assez peu technique puis un enchainement de petites côtes roulantes. Je traverse de petits villages où le temps semble s’être arrêté. Dans les rues les habitants me saluent d’un signe de la main. Cette connexion humaine et sincère fait partie des plaisirs de voyager à vélo.


Le KM 300 passé, je remarque quelques panneaux de village particulièrement « stickés » par les voyageurs : Venda da Gaita, Picha,… Autant de noms aux allusions coquines. On ne s’ennuie jamais sur la route nationale 2.




Parcourir le Portugal à vélo, c’est aussi souvent une histoire de rivières et de barrages. Celui qui marque la fin de mon aventure du jour est certainement un des plus imposants du pays.

Le barrage de Cabril, qui retient le rio Zêzere, est une étape importante de la N2. En effet, sur les hauteurs de l’édifice, on trouve l’ « Hôtel da Montanha » souvent choisi par les cyclistes pour passer la nuit. Le panorama sur le lac et les montagnes est extraordinaire. Cette vue époustouflante libère l’esprit et me fait oublier la fatigue.


Barrage de Cabril
Barrage de Cabril

Ma journée sur la Nationale 2 s’achève ici autour d’une bière fraiche bien méritée après 140 km d’émerveillement.


cycliste devant la borne N2 à Pedrogão

La Route Nationale 2 au Portugal : Une route pas comme les autres


La Nationale 2 est bien plus qu’une route. C’est une expérience immersive, une connexion avec l’âme du Portugal.


Elle ne se contente pas de vous transporter, elle vous aspire, vous motive, et vous pousse à continuer, même quand vos mollets brûlent et que l’eau dans vos bidons commence à bouillir.

En partageant cette journée sur la N2, cela me rappelle pourquoi j’adore le cyclisme itinérant, ces moments connectés à la route et à ceux qui la font vivre.


carte route nationale 2 portugal
Carte de la N2 en 6 étapes

Et vous, qu’attendez-vous pour enfourcher votre vélo et partir à la conquête de cette route mythique ?



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